L'homme-de-l'ouest". Ce vêtement n'est pas un vêtement de l'île , où tous vont torse nu. Il s'agit d'un système de signes dans ce microcosme qui ne pratique pas l'écriture. L'ouest est ici un ouest mythique, renvoie à des chimères ou peut-être à un évènement du passé. On est frappé par la ressemblance avec des types africains ou saheliens. Quelque chose rappelle les rivages et les comptoirs de l'Abyssinie . La bouche cachée, barrée d'une lanière, est celle d'un étranger qui ne parle pas, dont la langue demeure étrange, incompréhensible. Ils disent :"Celui-qui-a-déjà-parlé" . Le nez qui dépasse, ces yeux qui viennent de loin, le corps caché désignent ce qui est hors-lignage, une chair dont la constitution échappe. Pas de chair donc pas de présent. c'est en quelque sorte la sculpture (on ne peut pas dire l'écriture) d'un être et d'un évènement dont on veut garder la mémoire. C'est la connaissance extériorisée d'un autre état du monde . Cette mémoire appartient aux "nobles" comme la poésie aux bagages de certains voyageurs de commerce sur les routes infernales du pays des Afars.