MALADES DE LA PESTE... | ||
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Ducruet.©.
1996-2007 |
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Les hommes s'aiment. C'est sûrement vrai, ils le jurent et l'enseignent. Jamais on n'a extirpé la violence et combattu l'Axe du Mal avec autant de fougue et de talent. Il ne nous reste plus qu'à prendre deux ou trois mesures pour envelopper cette planète de bonheur comme furent enveloppés le Pont-Neuf de Paris et le Reichstag de Berlin. On devrait lancer loin du système solaire quelques messages de paix chantés par des stars. Un peu de sexe dans l'espace, ce ne serait pas mal non plus car, sait-on jamais, notre réussite générale doit beaucoup à la libération des échanges et cette libération, comme le journal du même nom mérite de passer dans les galaxies pour information. Il y a sûrement des protozoaires intelligents qui attendent depuis des millions d'années de goûter aux joies des parentalités inverses, aux surprises orificielles et aux gymastiques de l'esprit couché... Mais tant qu'à faire de donner l'exemple à des extra terrestres, on pourrait déjà s'entraîner avec nos amies les bêtes... Ces pauvres bêtes n'ont rien compris aux exigences de l'âme mais on connaît par-ci par-là des singes, des cochons, des chiens, des chèvres ou des morpions qui tolèrent les effusions humaines et les pilosités de nos mâles ou femelles torturés de solitude. C'est la grande affaire du vingt et unième siècle, celle du rapprochement des espèces dans une apocalypse d'amour et de plaisir partagé. En attendant, luttons contre les derniers obstacles. J'apprends qu'en 2050 la moitié de l'hexagone sera victime d'allergies. On parle des pollens qui se répandent à la tonne avec le réchauffement de la Planète, des additifs alimentaires qui rendent la bouffe supportable, des 3000 combinaisons chimiques qui parfument l'air des champs et des villes, des métaux lourds dans les poissons, du lait maternel aux pesticides, des eaux impures, des vins handicapés, des boissons et des sauces pas très claires etc.... On parle beaucoup trop d'un phénomène ordinaire: L'Homme n'est allergique qu'à lui-même. Il est sa propre peste, son choléra, son cancer, son marchand d'armes et de cigarettes, son curé, son prophète et j'en passe. Il faudra qu'il se désensibilise de lui-même avant de s'occuper des bouleaux, poils de chats et autres empêcheurs de tourner en rond... On devra le recycler, comme les déchets charriés par les fleuves d'Asie qui tournent sur eux-mêmes au milieu du Pacifique, formant une plaque de merde grande comme deux fois les USA, consommés par erreur et tuant bon an mal an 100.000 mammifères marins... Qu'importent les clairs de Lune et l'Amour universel aux temps à venir? Notre progéniture aura tant à faire avec ses allergies et tant de mal à prendre le frais entre les deux pôles qu'un bouc-émissaire sera le bienvenu. Quand les bêtes parlaient, elles jurèrent que de tous les crimes celui de l'âne fut le plus atroce : brouter quelques paillassons de l'herbe des fossés. Puisqu'il avoua son crime, il fut exécuté séance tenante. Chez l'Homme la cruauté risque d'être plus lente et plus sûre, comme celle des enfants soldats, des vendeurs de chair, annonceurs de miracles et de récompenses divines... brocanteurs d'idées mortes et rois des QCM... On vivra d'indifférence et mourra de surprise, exécuté, mais par personne . |
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