GAME OVER ... REPARTIR EN PEINTURE
 
 
 
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Ducruet.©.2011. Danses. Dancing.
 

...............................................................ILes danses macabres remplissent les salles obscures, crèvent les écrans plats... Nous sommes cuits en vers et en prose. Les artistes contemporains dansent aussi sur le Grand Canal de Venise, à Bilbao, New-York etc... là où des jeans coupés en Tunisie, teintés en Allemagne, relookés aux Indes et distribués sur les grandes avenues du Monde, se frottent aux carnations de milliardaires amoureux de l'Art... Pinaud, Getty, Gates, Chose et Machin dépensent sans compter pour des exhibitions identitaires à la vue du très grand marché, installent tout ce qu'il peuvent de matière sociale, d'électronique futée, d'oiseaux rares sortis des hydrocarbures, sous des lambris illustres, au sein de corridors et de cavernes pédagogiques. L'Occident s'y montre, se dépense, s'étale, renseigne sur les petits ou grands râles de son agonie. Ses maîtres se font pardonner trop de calculs et se ruinent en leçons particulières pour que les australopithèques des savannes les plus reculées s'émeuvent de la gloire des enchères et de l'intestin grêle de la sociologie. Adieu naïfs qui pensiez que le créateur avait fait les choses et que lui tendre la main comme l'Adam de la Sixtine était le propre de l'Art. L'Homme n'est ni beau ni singulier, il est devenu pluriel et massif, cruel et puissant, inventeur de moulinettes à idées, de chapelets de bombes et de moulins à paroles. La charité en Art consiste à faire payer aux moutons le spectacle des abattoirs ... Telles sont les arènes contemporaines, les usines à dérivés, tee-shirts, cendriers, tasses à café, parapluies, productrices d' étranges amulettes, non dénuées d'humour et de savoir-faire, contemporaines de l'Anthropocène... Il n'y a rien à voir que la magie des exportations, les hyper-logos des entreprises supérieures de la cervelle curieuse de ses bonnes fortunes et consumée d'amour pour ses étals, breloques du désir et crécelles des lépreux... Stylisme social. L'épousaille du buiseness et de l'art n'est pas neuve... Combien de rétables et de martyres ne furent qu'armes secrètes de leurs vaniteux commanditaires ! Evêques adonnés aux vini santi, biscuits à la canelle et petits mignons, princes terrifiant les inquiets et claquant sec pour clouer les becs, usuriers passés à la banque et doreurs de blasons... Mais l'Enfer n'était pas encore de ce monde . Les puissants vaille que vaille conduisaient le troupeau du côté de Saint-Pierre. Personne n'avait imaginé faire descendre le Paradis sur Terre et la vie restait un chemin tortillard, sablonneux, malaisé....On tirait son coche et supportait les mouches....

Les artistes contemporains sont des demandeurs d'emploi comme les autres. Pas un seul qui rêve de gloire posthume, qui craigne les vols de vampires et les sabbats de sorcières. Fra Angelico et Goya sont en comparaison des cinglés schizophrènes.... Car les prouesses les mieux payées sont les coups de pied dans les ballons, les postillons dans les micros et les inventeurs de machines à regrouper les petits ruisseaux pour faire de grandes rivières. Les scènes sont immenses, les associés innombrables, la renommée coûte le prix des médias et le va et vient de l'argent public aux poches privées n'est pas une mince affaire... Les maîtres supportent en riant les intraveineuses, fumeries, cuites et divagations sous les slips de leurs poulains... Au contraire, la crasse des consommations donne le sentiment de la démocratie et de l'égalité des chances... Mais la pendule culturelle est impitoyable si des petits malins touchent à ses aiguilles. L'Art des injecteurs de culture repose sur l'hygiène et l'exactitude. Il faut vivre et mourir dans les règles collectives de la bienséance, dernier avatar de la Nature débarrassée de ses satyres, nymphes, bacchantes, orgies et processions... Repeuplée d'objets pneumatiques, de fleurs pétrolières, de savants déchets et de bonnes blagues...Ce monde n'échappera plus des mains qui le tiennent, des têtes qui le pensent en long et en large, des routes qui l'entaillent, des laboratoires qui l'enfument et le parfument, des chirurgiens qui le dérident, des banquiers qui le tronçonnent et des enfants de Mercure qui le vendent au détail. Les désirs sont plus forts que les rêves et les appétits sont dieux de l'Amour. Donc au Bazar il faut des objets nouveaux, des sciences amusantes, des alchimies pour tous, des preuves de l'existence du Bien et du Bon, des vérités portables et interchangeables, des minutes d'oubli pour des millénaires de taule. Car doivent être supportables les bétons de l'intelligence, les animaux empaillés dans les parcs à mémoire, les vaccins contre l'erreur, les détournements de l'enfance et les contrats d'assurance-bonheur. Quel arbre, quelle porteuse de crevette ou repasseuse, quelle asperge ou tournesol ne peuvent être empaquetés comme le Pont-Neuf ou le Reichstag , impuissants sous la ficelle comme la Terre ficelée par les bourses et bientôt couronnée d'épines , moquée par la Lune et le Soleil? ....

Filez à l'anglaise. Laissez tomber l'amour. Il n'y a plus de sentiments. Dites vous que la pièce est vide, que les murs sont gris, faites quelquechose entre blanc et noir. Faites comme Robinson, sortez d'une épave des outils et quelques armes, il se trouva une grotte, tailla des planches, fit un parasol, un enclos et s'organisa pour passer les jours et les nuits. Recommencez la peinture pour le plaisir qui vous reste , celui de la promenade sur une île déserte que personne ne verra..

 
 
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Ducruet.©.2011. walking, paintings.
 
 
 
 
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