| Vous
m'avez demandé quel bien je pense de vous... je vous ai mise en image
mais vous trouvez que c'est une astuce, que je mets sur la table ce qui
m'arrange... Vous vous connaissez de l'intérieur et j'ai remarqué
que lorsque vous posez les yeux sur les choses et les bêtes, elles
prennent des couleurs, elles se font voir. Je pourrais vous dire que vous
êtes belle mais je sais que ce fardeau vous énerve parce qu'il
fausse les regards, renvoie les bonnes conversations à plus tard...
Vous détestez ce qui ravit la plupart des femmes, faire tourner autour
de rien les hommes de bonne volonté... Vous êtes arrivée
au monde sans programme d'obéissances. Je vous ai vue joyeuse avec
les paysages et confiante avec les personnes de qualité. Vos amis
ne sont pas nombreux mais ils partagent une espèce de grâce
qui consiste à ne pas craindre la lumière... Les vampires
vous détestent... calés dans le cercueil des lieux-communs
et des appétits misérables. Vous seriez une bonne fée
sur le berceau d'un prince d'autrefois, on dirait que vous voyez les hommes
comme les voient les magiciennes, coincés entre leurs mensonges et
leurs désirs. Vous avez fait de votre corps un instrument de sagesse
et de votre esprit un air de liberté. Vous choisissez les bons livres
au bon moment, vous posez les questions embarrassantes, vous ne salissez
pas les mots... Vous avez de l'honneur et de l'humour... Je ne vous reproche
qu'une chose, c'est d'aller vite là où je me traîne... |
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