L'AU-DELÀ POUR LES NULS ....
 
 
 
ciel  de l'est, photo michel ducruet,2010
Ducruet.©.2010
 
 

Que se passe-t-il derrière les miroirs?

Il ne s'y passe rien et personne n'y va disent quelques philosophes qui s'accommodent quand même des statues qu'on leur promet et des disciples qu'ils n'ont pas encore...C'est que le zéro absolu est difficile à atteindre, que nous laissons des traces dans les plus fines poussières et que nos amours débordent de leurs casseroles. Nos petits enfants nous ressemblent, nos bonnes idées passent dans les livres, nos sensations se donnent à voir sur les magazines ou dans les tableaux. Nos musiques, nos films, jusqu'à une certaine manière de prononcer les consonnes et les voyelles survivent à nos yeux et nos oreilles.

Les hommes préhistoriques ont assez vite creusé des trous pour y déposer leurs défunts avec des colliers ou des pierres taillées, sous les cendres du foyer où grésillaient les viandes et se torréfiaient les grains... Que pensaient-ils des morts? sans doute qu'ils vivaient dans un monde parallèle peu fréquentable et hostile : les cadavres ligotés, les chairs arrachées aux os, la fixation au sol, semblent dire qu'on se méfiait des "revenants" et qu'on les tenait en prison sous la pierre... Ces croyances traînent encore çà et là dans quelques coins de la planète où l'on s'arrange avec les morts en échangeant des offrandes contre des protections... Donc entre ce monde et l'autre les cloisons n'étaient pas étanches et rien n'empêchait les morts de revenir de temps en temps pour se réincarner dans une autre génération ou s'installer dans un animal... Leur existence est parfois plus facile que celle des vivants, ils mangent, boivent, se promènent, chassent et cueillent des fleurs, dansent et profitent d''une éternelle jeunesse pour d'interminables plaisirs... A moins que sans lumière ni chaleur ils ne se traînent dans un lugubre farniente...Chez les Gaulois on se faisait enterrer avec armes et bagages pour recommencer à vivre quelque part, on confiait au défunt des lettres pour des parents disparus, on signait des reconnaissances de dettes à rembourser dans l'au-delà...

Où l'on voit que l'espoir exige des efforts, qu'il ne tombe pas tout rôti comme les cailles de la fable. Si vous ne voulez plus vous morfondre dans la pénible certitude de votre disparition et de celle de toute chose, soyez menteur ou perdez la raison... Ce ne sera pas plus fou que de triompher à Wall-Street ou à Bruxelles... Riez d'avance de toutes les farces que vous jouerez aux imbéciles, acceptez de ne pas déchoir, d'être semblable à ce que vous étiez avant l'oeuf , faites confiance aux quatre vents qui vous disperseront quand vous serez poussière, mélangé aux autres et tournoyant avec les jet-streams et les alizés... refaisant les saisons et portant les oiseaux sur de longues distances... Il n' y a pas plus con que l'Ego qui pleure sur le nombril ...

 

 
 
 
statue dans la jungle, photo michel ducruet,2010
Ducruet.©.2010
 
 
 
 
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