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.l'entêtement
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| On ne sait toujours pas ce qui pousse les hommes à remuer les pierres, on dirait qu'ils détestent le désordre et l'imprévu, qu'une force les oblige à simplifier le monde, à le jardiner. Ils sont tout le contraire des dieux qui se délectent de complications sans fin. La tête des hommes ne contient pas trop de choses à la fois, ils doivent ranger minutieusement leurs idées et leurs souvenirs pour les retrouver. Ils inventent des mots pour résumer les situations, des images pour éviter de longs discours, des objets pour ne plus se déplacer. En un mot ils raccourcissent le monde pour s'y déplacer plus vite. Par exemple si on range les bons d'un côté et les méchants de l'autre, il n'y a pas à réfléchir longtemps pour savoir où se trouvent le Bien et le Mal. On dit que le monde n'est aujourd'hui pas plus grand qu'un village, que les nouvelles s'y propagent instantanément, que les hommes sont devenus si forts qu'ils parlent de sauver la Planète, que certains pourraient aller sur Mars casser des cailloux... On dit peut-être n'importe quoi... La vérité, c'est qu'avec nos yeux et nos têtes nous ne tirons de la nature que ce dont nous avons besoin pour nous raconter des histoires, nous donner du vertige, nous pousser à des aventures... Le monde sans nos mensonges apparaîtrait pour ce qu'il est: un monstre d'indifférence. Nos destins seraient ce qu'ils sont: inutiles aux astres. Nous jouons avec nos yeux des parties ahurissantes et ce que nous appelons des chefs-d'oeuvres ne sont que des citrouilles devenues des carrosses par la magie du désespoir... (NEXT/SUITE...) | |||
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