Ducruet.
©.2009. Fenêtre. Verneusses..
Ducruet.
©.2009. Cimetiére monumental. Rouen.
| CHOISIR DES APPARENCES .... | ||
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Ducruet.
©.2009. Fenêtre. Verneusses..
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| Toutes les demeures ont une entrée. L'amour-propre, le plus profond de tous les amours, y trouve son compte. Les personnes sensibles aiment les fleurs et se donnent à voir au milieu des verdures et des couleurs, parées d'une curieuse humilité qui consiste à passer inaperçues parmi les roses, les grandes tiges et les jasmins... Il s'en dégage un parfum d'humanité, de la douceur et des contrastes chatoyants qui font oublier les guerres privées et les désatres économiques. Derrière ce rideau de sexe végétal on avoue l'envie de plaire, ce qui dans un autre langage veut dire qu'on cultive son jardin pour que s'y meuvent les désirs d'autrui. Les fenêtres qui s'ouvrent sur ces délices laissent entrer des lumières civilisées sur des linges reposants, des armoires à clous de girofle, des bibliothèques aux livres peu communs, quelques tableaux choisis. On imagine que sur des lits épais durent ici plus longtemps les chairs et les rêves, que les caresses du jour et de la nuit s'enchaînent, que les rosées sont aussi favorables aux corps que les paraboles des petites lampes sur des courbes en mouvement... | ||
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Ducruet.
©.2009. Cimetiére monumental. Rouen.
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| Lorsque s'arrêtent les saisons, lorsqu'on n'est plus gelé, rincé, bronzé, venté, c'est qu'on gît sans lumière dans une dernière demeure, poussière débarrassée des meubles ... Il n'est plus question de désirs et de fleurs. Les moisissures mettent en loques les cache-misères. Par-ci par-là des traces d'anatomie, quelques ongles trop longs, une touffe roussie de cheveux ternes, le chicot qui crève un linceul et en guise d'activité le passage d'insectes pressés. La peur du noir est parfois si terrible qu'à de fausses fenêtres se montrent des fantômes de bronze, bleuis par la pluie , coiffés et habillés pour la noce... Ces désespérés mendient en quelque sorte l'occase de prendre l'air, victimes de leur amour-propre et d'un charlatan d'artiste qui échangea leur or contre dix mètres carrés de gloire... A moins qu'une épouse délivrée ne se fût délivrée davantage, s'étant payée la mine du seigneur et maître au pilori de son monument, noué dans sa cravate, privé de ses mains et du reste, admiré par des lapins. | ||
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