VOIR LOIN ..... | ||
Ducruet..©.2009.
Noyer.
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La Jeunesse ne rend pas moins aveugle que le grand âge. Entre les brumes de novembre et celles de mars on ne voit pas mieux le printemps que l'automne. Dans le brouillard l'horizon est tellement flou qu'on va d'un seul coup du bout de son nez aux autres galaxies. Les poètes et les philosophes s'en réjouissent, qui ne sont bien qu'avec le vertige sur des chemins qui ne mènent nulle part. Les petits enfants sont-ils optimistes quand ils ouvrent de grands yeux? Quand ils se cognent au pied d'une table, apprennant à marcher, ils ne savent pas s'il s'agit d'un accident ou d'une chatouille. Alors ils choisissent de rire ou de pleurer devant ce premier signe du destin. Nous qui voyons à peine le temps qu'il va faire, qui passons tous les jours l'heure exacte de notre disparition, qui perdons nos amis et nos amours sans le vouloir, qui passons des cadavres aux statues, peintures et photographies, nous qui cherchons des raisons d'aimer les mots et les gestes , toutes les oeuvres d'art du passé et du présent, aurons-nous le courage de plonger dans la brume et de vivre stupéfaits? | ||
Ducruet..©.2009.
Vieux pommier.
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L'Optimiste
n'est ravi de rien, connaît toutes les stations du chemin de croix. Il
sait que dans les nuages blancs, des avions ont explosé sur des pentes
blanches, noyés ensuite par des avalanches et que des valises diplomatiques
descendent avec les glaciers jusqu'aux moraines frontales. Mais puisqu'il
faut voler, naviguer, passer de siècle en siècle d'un ventre à un autre
et ramener de ces aventures quelques mots de plus, quelques images et
quelques signes pour savoir que l'on ne sait pas grand chose, il choisit
de rire quand l'homme se cogne et de le siffler quand il gémit
sur son sort.
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Ducruet..©.2009.
Chemin.
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