REMEDES MIRACLES... LES MURS. | ||
........ |
||
Ducruet.©.2006. |
||
.......................................................Lorsqu'on se tape la tête contre les murs, c'est pour ramasser des bosses sans intérêt. Par les temps qui courent, des millions de français cherchent des murs pour s'y jeter la tête... Qu'ils se la prennent à deux mains parce qu'ils voient trente six chandelles aux fins de mois ou qu'ils rêvent de coller au mur leurs bienfaiteurs patentés montre qu'ils ont les nerfs à vif. Une enquête récente prouve que le stress gagne du terrain et que notre pays regorge de tranquillisants... A force de voter sans réfléchir et d'envoyer à l'Elysée le plus rassurant du jour, ils ont élu un soliveau qui leur promit des pommes et distribua des poignées de mains... Après vingt ans de "Force tranquille", douze ans de " Porte-avion à moteur de vespa", ce n'est plus la peine de se précipiter la tête en avant sur les murs de l'hexagone car on s'y paie la tête des autres et celle des français en particulier... Personne ne nous plaint puisque nous sommes remboursés de nos crises de foie et de nos migraines, que nous vivons vieux, que nous avons trois fois plus de vacances que les autres, que nous avons inventé le champagne, les cuisses de grenouilles et la poule au pot... Des francophobes amis des bêtes ont interdit le foie-gras à Chicago pour en finir avec le syndicat du crime. En fait nous sommes malades d'ennui et comme tous les névrosés, nous haïssons désespérément ce qui nous sortira de là. Depuis 1789 nous avons inventé 17 régimes politiques, fait des révolutions et des guerres civiles... Cela n'a rendu personne plus intelligent ni plus charitable. Nous avons pris des habitudes hypocrites, comme celle d'avoir le coeur à gauche et le porte-monnaie à droite ou celle de faire de chacun le flic de tout le monde... Sommes-nous pires ou meilleurs que d'autres? Je n'en sais rien, mais s'il fut un temps où on admirait nos écoles, notre cuisine, notre savoir-vivre et notre bonne humeur, il arrive de plus en plus qu'on se fiche de nous et, bien pire, qu'on nous oublie... | ||
Ducruet.©.2006. |
||
.......................................................Quels remèdes nous feraient du bien ? Puisque nous ratons les bonnes occasions en craignant de tomber sur les mauvaises, tâchons de réfléchir avant d'aller dans le mur... Ouvrons les yeux sur nos racines et jetons un coup d'oeil sur les vieilles bâtisses. Des normands ont construit ce morceau d'église entre 1580 et 1590. Ces hommes crevaient comme des mouches, avaient une espérance de vie de trente cinq ans, disposaient de peu d'outils et de beaucoup d'astuce. Nous sommes en pleine querre civile : Henri de navarre s'aperçoit que Paris vaut bien une messe et s'apprête les armes à la main à prendre la couronne, le royaume se vend à l'Espagne ou aux princes protestants, on s'étripe au nom de Dieu et pour le plaisir de s'étriper... Les récoltes passent du simple au triple entre deux coups de grêle et trois averses, on sue toute la journée pour deux kilos de pain, les routes sont impraticables, la peste est récurrente, les loups traînent dans les bois et les mercenaires sur les chemins creux... Le peuple travaille quatre jours sur sept pour l'évêque, le seigneur ou le roi... plus souvent pour le diable que pour le bon dieu. Dans cette foire aux misères l'espoir fut pourtant solide: des pierres soigneusement taillées, posées presque sans joint, rivalisent d'adresse avec des briques appareillées à la chaux dans une espèce de patchwork irrégulier dont l'anarchie ruse avec l'harmonie ... Des silex taillés mettent des notes de gris foncé et d'autres briques vernissées en vert font contrepoint... Voilà comment signe un peuple quand il choisit de vivre... Il "tague"... Il se faufile dans les failles et les insuffisances officielles comme le magma dans l'écorce terrestre, fait surface envers et contre tout, recouvre les imprudents et les attardés... rien de tel qu'une franche remontée de mémoire pour se remettre le mors aux dents... Rien de mieux que de mettre soi-même les couleurs où on veut qu'elles soient! | ||
Ducruet.©.2006.
Le Havre. |
||