EN VILLE.
 
 
Le Havre. Bassin et Volcan. photo michel ducruet.

...........Paul Morand laissa des livres sur Bucarest ou New-York qu'il écrivit en vitesse sur des bureaux d'ambassades. Ils donnent encore l'impression d'y être et je parie qu'il reste des pages utiles soixante dix-ans après. Les morts traînent longtemps sur certains trottoirs.

............Je n'aime pas les villes fermées, tenues par un passé et un avenir trop lointain... La Normandie manque de capitale, écartelée entre trois portions qui gaspillent leurs énergies à se battre pendant que les parisiens raflent les mises. Le Havre était un port quand les équipages passaient une semaine à l'escale, que les transatlantiques peuplaient le nouveau monde, que mille troquets et cent hôtels de petites fortunes y entretenaient l'amour et la conversation, qu'il y avait des quais et de la brume... Les anglais l'ont rasée, les avions et les conteneurs ont chassé les équipages. Personne en ville qui attende un paquebot pour l'Amérique... Les dockers sont invisibles. Dommage, je trouve qu'Augustin Perret n'a pas raté son coup. Sa machine urbaine fonctionne.

Ducruet.©. juin 2005.
 
Au fil des rues la vie garde ses chances, les pauvres ne font pas tache et les bourgeois foutent la paix. C'est encore une ville pour tout le monde. Les voitures n'encombrent pas, le bâti commande. On dirait que les fondations sont si solides que les adeptes de la société de consommation feront toujours pâle figure et que les bons esprits garderont de la place. Une espèce de sagesse et en somme de ralentissement ... La volonté des hommes a su tailler la route et la volatilité des circonstances n'y peut pas grand chose. Je n'aime pas les villes normandes de l'intérieur, dévouées aux vaches, vendues aux notaires, orphelines du suicide de 14-18... Rouen cache une classe moyenne subjuguée, Caen exhibe des pâtissiers, des fringues, des intellos bon genre et de la culture sucrée-salée... Sauf le Musée qui osa l'exposition des Vanités... Alençon chagrine à neuf heures du matin... Evreux, tombeau de psy, d'assistantes sociales, de pédagos, de moyens fonctionnaires, de rmistes et délinquants par ennui... Cherbourg si loin du monde... Coutances où manger un croissant... Faut-il parler des sous préfectures? de Bernay facile aux épaves et détestable à Madame de Staël, de Pont-Audemer auto-proclamée "Venise de Normandie", de toutes ces petites pompes à finances pour familles délocalisées en Croatie ou Patagonie....On dirait qu'au Havre la bonne sueur perle encore dans l'air du large et que les hommes font confiance à la mer c'est à dire à l'imprévisible...
cabines de bain. Le Havre. photo michel ducruet.
La décadence garde un air de dignité comme le front de mer prévu pour le peuple et incommode aux stars. Les quartiers chauds privés de marins et de filles, vivent à l'écart, semblables aux costumes rangés dans les vieux théâtres, attendant des acteurs et un répertoire. Quelques taxis, coiffeurs non loin de la retraite, patrons de bars éteints à 19 heures savent qu'il y eut le monde dans ces rues tranquilles et que la proportion des visiteurs passait la moyenne pour le bonheur des dames et l'école de la vie si nécessaire aux jeunes gens... C'était un poumon de la France, l'autre étant à Marseille... Les Normands, fort divers, s'y trouvaient chez eux et en terre étrangère...
Ducruet.©. juin 2005.
 
Le Havre. Coiffure. Salon des Navigateurs. photo michel ducruet.....................Le Havre. Coiffure. Salon des Navigateurs. photo michel ducruet.
Ducruet.©. juin 2005.
Le Havre. coin tranquille....................Le Havre. espace de jeux . photo michel ducruet.
Le Havre. Manège de Mickey. photo michel ducruet..................Le Havre. Cabines de plage.
Ducruet.©. juin 2005.
 
Le Havre. Manège de Mickey. photo michel ducruet
Apprenti sorcier. Ducruet.©. juin 2005.
     
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