LA TERRE VUE D'EN BAS ...
 
 
avion et rosier
Ducruet.©. 2007. Rosier.
 

............La Terre vue du ciel, vaut mieux que les sept merveilles du monde... Elle est si belle que nous la croyons solide, constante, maternelle et soumise. Il n'y a pas loin de l'hélicoptère à l'oeil du maître et ce que nous voyons pourait nous donner l'illusion de la richesse. Mais nous ne possédons qu'un petit peu d'altitude et de liberté, moins que les oiseaux... Pour voler en état de grâce, nous devons trouver le sommeil et profiter de quelques rêves inattendus. A l'état de veille, il faut surtout un parachute et pas mal de pétrole... Car nous ne sommes ni des anges gardiens ni les messagers des dieux. Quelques sauts dans les nuages ne nous rendent pas légers comme l'air, et lorsque finit la descente, nous sommes aussi inconséquents qu'au décollage.. En traînant nos savates aux quatre coins du monde, nous n'avons pas appris la politesse. Nos désirs de pillage ou de viol sont si tenaces que nous sommes armés jusqu'aux dents pour avoir la Paix... Pour tailler la langue de bois de nos bonnes intentions, nous nous oublions dans le travail. Nous avons remonté des milliards de tonnes de charbon, de fer et d'hydrocarbures, couru comme des fous et dispersé tant de déchets que nous avons les pieds dans nos poubelles quand nous partons en vacances... Nos thermomètres sont à la hausse, nous avons infecté les mers et sali l'atmosphère...

............La Terre est une vieille maîtresse : nous avons caressé ses recoins, chassé toutes ses bestioles... C'est une grosse boule facile à tromper... Elle sourit aux audacieux, offre aux autres un peu d'amour et d'eau fraîche, quelques clairs de Lune et couchers de Soleil... Mais il n'est plus question de coucher à la belle étoile sur des îles désertes ou de se réfugier dans les forêts. Nous proliférons. Pire, nous engraissons. L'homme pèse de plus en plus lourd à la surface du globe, le reste s'amaigrit. En prolongeant les courbes de nos progrès nous ne savons plus où donner de la tête. Tout va de plus en plus vite entre nos cervelles et nos excréments. Nous sommes coincés par nos bonheurs... Nous pateaugeons dans nos succès... indifférents aux bêtes et aux herbes folles... Notre présent devient vaste, notre mémoire s'en va et nos lendemains vont plus vite que nous... Le courage serait de s'asseoir, de se taire et de lever les yeux au ciel... Car nous devons apprendre à les baisser... question de vie ou de mort.

 
 
roses trémières. verneusses. photo michel ducruet.roses trémières. verneusses. photo michel ducruet.
Ducruet.©. 2007. Roses trémières.
 
 
 
 
 
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