GAME OVER ?
 
masque de la mort
Ducruet. masques.© .
     
la mort derrière le masque. photo michel ducruet

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même"

Tenir la main de celui qui meurt, embrasser le lépreux, donner au pauvre ce qu'on a de meilleur, pardonner l'offense, poser les bonnes questions au bon moment, partager son temps avec le sourire et laisser les portes ouvertes... Tout le monde sait ce qu'il doit faire...

Les choses furent relativement simples aussi longtemps que les hommes s'aimèrent eux-mêmes. Une espèce de confiance nous habita. Il y avait ceux qui suivaient les coutumes et tenaient l'équilibre entre le désespoir et la folie douce, proches de la terre et des bêtes, remplis de contes millénaires, en perpétuelle observation du vent, des nuages, des lumières et des feuilles. Les instruits savaient le latin, le grec et l'hébreu. Rien qui fasse désespérer de soi-même, au contraire. Quelque part autour de1750, il fut évident que les victoires de la raison et de la politesse profitaient à tous. On se persuadait que les hommes n'avaient plus besoin de quatre évangiles car ils devenaient philosophes et faisaient de la lumière aux quatre coins du monde...

Il ne restait que des coups de balai à donner dans Versailles et sur le pavé de Paris pour que la Vertu s'étale. On connaît la suite, le déchaînement politique et la guerre sociale, la fameuse partie de bonneteau menée par les amis du peuple jusqu'à Waterloo où pendant des années les blés passèrent les deux mètres... Les caresses du Progrès n'ont plus cessé de la machine à vapeur à la bombe d'Openheimer. L'ivresse des lendemains qui chantent en chemises brunes, rouges ou noires a relégué l'amour du prochain dans les armoires de Barbe Bleue.

On pourrait imaginer que les cocus de l'histoire, toutes races confondues, se regroupent dans une société des " Victimes de la Vertu, de la Propriété et de l'Intelligence" , qu'ils dépensent toutes leurs forces à hurler que l'amour de soi n'est pas l'amour du verbe avoir... Il semble que c'est trop tard... nous voyons que l'amour des marchandises est plus fort que l'amour des hommes, que les objets sont plus réels que les personnes, que rien ne sourit aux anges... La passion des monteurs d'images pour les flaques rouges, les chairs éclatées, le bien et le mal, les fonds de culottes... La respiration sifflante du monde, les hoquets du plaisir et la montée du thermomètre nous avertissent... Game Over...

la mort derrière le masque. photo michel ducruet
 
 
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