VIVE LA NATION !... Histoire d'un moulin à vent... 20/09/1792
     
     

.....................................Louis XVI n'eut pas la tête politique. Il pensait que les hommes ne peuvent démolir ce que Dieu a fait et que le calme reviendrait après la tempête... Le Roi des français trahit son peuple pour servir le Tout-Puissant... Il compta sur la Providence et choisit la guerre en priant pour la défaite. Fuyard, il fut reconnu, rattrappé, reconduit en silence à domicile... La Patrie en danger, il devint inutile, on l'enferma. Des pères de familles et des hommes de métiers vidèrent les prisons de Paris en égorgeant tout ce qu'ils purent d'aristocrates et de curés ennemis, ce furent les "Massacres de septembre", avertissant le Roi de Prusse et l'Empereur d'Autriche qu'on les attendait avec la rage.

le moulin de Valmy.

A cinquante lieues de là, dans la boue, les fondrières, sur une pente étroite près d'un moulin à vent, quarante mille dépenaillés viennent d'apprendre le chant des Marseillais que les volontaires du midi ont fait remonter jusqu'à la capitale. Il pleut à torrents. On a couché par terre. On mange à l'eau de pluie. Beaucoup n'ont jamais paru sur un champ de bataille, ils ont de seize à trente ans, mesurent cinq pieds trois pouces en moyenne, un tiers au moins sont des artisans des villes, un sixième sont des paysans, ils sont mélangés à des vieux de la vieille de l'armée de ligne, les officiers sont des nobles pauvres ou des étrangers... Ils savent qu'il faudra vaincre ou mourir... On ne leur a rien caché... Ils savent que la meilleure armée d'europe s'avance pour une chasse à courre et lâchera les chiens sur la Liberté et l'Egalité. Les canons s'emballent à sept heures du matin le 20 septembre... le premier duel moderne d'artillerie, ininterrompu jusqu'au soir. Pour la première fois des "bleus" serrent les rangs sous les mitrailles et les paquets de boue soulevés par les boulets... Quarante mille gueules ouvertes lancent d'innombrables " Vive la Nation ", on reste debout, on s'encourage et on rit de voir les meilleurs soldats du monde ralentir et lever le pied devant des sabots et des guenilles... Le lendemain, les prussiens décrochent... Ce jour-là, rien ni personne n'eut raison d'un peuple en armes. Liberté, Egalité, Fraternité ou la Mort...

Cette bataille à front renversé fit trois cent morts, à peine plus de victimes que la prise de la Bastille..... Pourtant: " De ce lieu et de ce jour, date une nouvelle époque de l'histoire du monde, et vous pourrez dire: j'y étais. " Ce fut dit par Goethe chez les prussiens. Les choses ont-elles été si claires? De mauvaises langues rapportent que les diamants de la couronne de France furent expédiés dans cinq petits sacs de cuir au duc de Brunswick qui commandait nos adversaires, que cet homme expérimenté et criblé de huit millions de livres de dettes, refit mystérieusement fortune et donc que le peuple en sabot l'aurait moins intimidé que les pierres précieuses de Louis XVI. On sait par ailleurs que le duc, excellent stratège, avait été pressenti pour commander les armées françaises au début du conflit... On ne sait plus très bien qui furent les bons et les méchants on ajoute encore que la moitié des prussiens avaient la "foire" après s'être gavés de raisins les jours d'avant... Voilà qui prouve que les symboles sont plus décisifs que les réalités... et voilà comment faire de quarante mille citoyens en galoches les futurs conquérants de l'Europe...

 
     
P............PAGE-ACCUEIL.......@......SUIVANTE.....RETOUR
 
     
     
 

Statistiques web