LA NATURE : CURIEUSE AFFAIRE... ( quatrième partie ) | |||
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Vous
rêvez comme dans la chanson que les mouches ne vous piquent pas...
que les oies sont de délicieuses compagnes de voyage, que les plantes
ne sont pas vénéneuses et que les cailloux s'empilent pour
faire des murs. Allez jusqu'au bout, rêvez que les femmes sont douces,
les marmots affectueux et prenez votre bain d'amour universel... Mais
vous n'arriverez à rien sans humilité ni travail. Il faut
connaître les lois. J'ai vu un mongol faire pleurer son chameau
avec une chanson glissée à l'oreille, un cow-boy dresser
un apaloosa en trente minutes... Il faut être chien avec les chiens
et serpent avec les couleuvres. Il y avait au printemps des terrassements
à terminer près du poulailler. Je sens une présence,
je me retourne et je vois une buse qui me regarde à une quinzaine
de mètres, campée sur un piquet. Je ne bouge pas, d'habitude
les rapaces ne s'approchent pas de l'homme ( ils savent à qui ils
ont affaire...), je lui parle doucement, elle descend à terre,
se rapproche d'une grosse motte où j'avais repéré
un nid de guêpes, j'avance, je m'allonge sur l'herbe en parlant
et je l'observe à trois mètres qui gratte autour du trou
avec les serres... Les guêpes ne peuvent rien sur les plumes. Trois
quarts d'heure de travail, elle plonge le bec sur les gâteaux de
cire, se régale des larves ... Belote le lendemain et le surlendemain
rebelote et dix de der... Un trou gros comme une assiette et au fond plus
grand chose, une dizaine de guêpes déboussolées, des
alvéoles vides... Tels sont les voisinages...
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Ducruet.© 2004 | |||
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Buse.
Larousse Agricole.1921.
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