CETTE PEINTURE QUI NE MEURT QU'EN FRANCE... | ||
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Ducruet.2000.©
" Pitis fragônars " dessins 8x7, 8x10cm.
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..............La Peinture est morte... C'est de l'Art moderne, ce n'est plus de l'Art contemporain... disent les villageois de Paris, repris en choeur dans quelques coins de l'hexagone. Des enseignants reconvertis dans le culturel font un bruit de sabots dans ces villages depuis une trentaine d'années. Ils pensent que tout va mieux depuis qu'ils ne corrigent plus de copies et que l'art survit en France grâce aux deniers de l'Etat. Ils ne s'étonnent plus de leurs ahurissantes fonctions mais font quelques trouvailles, comme celle qui consiste à n'admettre que des bacheliers dans les écoles d'art, histoire de propulser le commentaire de document au zénith de la perception. Perrine Hache-Billot, commissaire de l'exposition " Couleurs et chronotypes du corps" au Musée de Varenches, s'est clairement prononcée entre la poire et le fromage, lors d'un repas chez Bocuse :" La peinture, comprenez-vous, c'est de l'oeuvre, ça ne dit rien, comment voulez-vous qu'on en parle? Dans les installations au contraire, il n'y a plus l'obstacle de l'oeuvre, le champ est libre pour une dynamique de la création et le discours pédagogique s'impose comme le centre nerveux de l'Art vivant... Nous, les professionnels, nous avons négocié le virage du contemporain au palier supérieur de la communication... Nous pouvons enfin parler d'Art sans nous pétrifier dans une fascination matérialiste et gourmande vis à vis de l'oeuvre... qui risquerait de nous compromettre avec les ennemis naturels de la fonction publique que sont les antiquaires, les collectionneurs fortunés, le marché international et même les amateurs de sensations... De toutes façons nous ne sommes pas formés pour ça..." "Ah bon?!..." répètent ces pédagogues quand ils se font dire que nous passons derrière la Turquie en matière d'enseignement de l'histoire de l'art et des pratiques artistiques à l'école... que les artistes qui représentent la France à l'étranger ne sont quasi jamais invités mais imposés de Paris avec l'argent du contribuable... et que même à ce prix-là les chinois ne regardent certaines bannières bleues et blanches que du coin de l'oeil... que tel fut rangé entre les vestiaires et la sortie qui se croyait un phénix non loin de la rue Quincampoix... Ils ricanent puisqu'en Amérique, Italie, allemagne, Espagne, Angleterre et à peu près partout, la Peinture pète la santé sans que des fonctionnaires "corrompus" aux dissertations se concertent dans des cabinets noirs pour l'enterrer... Humeur joyeuse d'une épave ordinaire: "J'ai mes entrées..." me confiait après boire, le conservateur d'un petit musée de province, ancien professeur d'orthographe, " groupes du troisième âge 48%, classes primaires accompagnées 32%, lycéens accompagnés 15%, étrangers de passage 3,8 %, instituteurs stagiaires devant faire un rapport 0,9%, divers non identifiés 0,3 %. L'an prochain on fera venir un psy pour discuter avec des lycéens de leurs autoportraits..." Je lui répondis qu'il avait du flair, il insista pour payer l'addition... |
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L'affaire Mickey " Ducruet;2003.©
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