Maximilien quitta la fenêtre. L'air ennuyé, il se tourna vers Bôzes, remua la tête de droite à gauche :" Je parie qu'il me prendra le bras à la sortie du conseil, qu'il voudra tout savoir sur cette connerie et me fera débouler jeudi à neuf heures... "

"Max, vous devriez avoir l'habitude, je ne vois pas comment ça peut s'arrêter... Le Président est à zéro dans les sondages, le nain jaune ramasse la mise... Mais dites-moi pourquoi nos sites d'ambassades sont en construction perpétuelle... et si gris... Je rentre d'une quinzaine en Corée, j'ai jeté un coup d'oeil sur la toile, on dirait que les deux mille français de Séoul se foutent du pays comme de l'an quarante... Le bidule est aussi attractif qu'une page perso de classe de neige... Je me suis lancé sur les routes pendant dix jours... train, bus, taxi, j'ai mangé dans les gargottes, couché dans les motels, flâné chez Carrefour et dans les marchés... Ce pays, Max, c'est cinq fois l'Ile de France, il y a vingt millions de personnes autour de Séoul... J'ai visité des instituts de recherche et des musées, les gamins sont instruits, les étudiants bossent et les professeurs sont les mieux payés de la fonction publique... La rue est propre, la police discrète. Les regards n'ont rien d'excité, d'usé ni de parano... Séoul ne fatigue pas... Nos experts en ronds de jambes sont à peine capables de présenter la mariée ... Des gens qui posent des librairies de 1000 m2 dans les stations de métro méritent davantage... Vous devriez lui parler de ça quand vous le verrez..."