A gauche ils disent "L'indubitable". Le négatif de cette photographie est introuvable ainsi que son tirage. Par chance on a retrouvé cette photocopie dans les papiers de M.D. jointe à des brouillons sur un cahier d'écolier. Mademoiselle Swanscombe sans hésitation la considère comme authentique. Cet homme compte-tenu de son âge, de sa coiffure, de son applomb, de l'énergie qu'il dégage, impressionne malgré la qualité médiocre de la reproduction. Il faut le définir comme signe, contenu et preuve de savoir. Entre la tête du personnage et le bulbe sommital de son bâton , l'analogie ne manque pas d'évidence. Cette image fascine et inquiète.

A droite cet "homme-instruit est aussi un voyageur (voir pp3/47 et pp3/51) . C'est d'un voyage intérieur qu'il s'agit. Celui qui mène avec l'âge à l'existence oratoire, si l'on peut dire, dans une culture qui s'appuie toute entière sur la vision d'un monde immobile. Monde-espace plus que monde historique, ou le passé, les ancêtres sont énergies et non dates. Monde étrange où la chronologie n'a pas d'objet puisque de la naissance à la mort les êtres ne varient pas : leur commencement et leur fin ne sont que des portes battantes, des interfaces. Puisque leurs naissances, leurs morts ne sont pas des évènements, puisque leurs vies elles-même sont des sortes de hasards, ces hommes n'ont aucun souci des causalités ou de la transcendance. Ils voyagent! Dans cette société les paroles sont une musique intérieure que l'on joue aux autres.....