autoportrait. Nicolas Poussin..
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La Joconde.
 
"Gloire". anonyme du XXIème siècle.photo michel ducruet.
 
 
© Editions Flammarion
 
© Editions Flammarion, "Classiques de l'Art "
       
 
N.POUSSIN.
 
.LEONARD DE VINCI
 
ANONYME XXIème SIECLE
   
     
 

.................C'est le plus célèbre tableau du monde, le plus mystérieux, le plus commenté, le plus visité. Le Roi François dépense 4000 écus d'or pour le garder à Fontainebleau. En 1804 napoléon le fait accrocher dans la Grande Galerie du Louvre. C'est après 1850 que la Joconde devient un mythe, l'incarnation de la Peinture. On vient la voir comme on viendrait dans un laboratoire d'alchimiste. La curiosité pour ce tableau a quelque chose d'obscène. On a mesuré 3,68 mm d'épaisseur moyenne de la couche picturale, les 17209,13 cm3 du cylindre idéal qui a pour circonférence la largeur du tableau, on a dit que le visage occupe 199,72 cm2 des 4081 cm2 du total, la main droite 166,89 cm2, le paysage du fond 826,94 cm2... On a dit qu'elle avait de l'asthme, que debout elle faisait 1,68 m, qu'elle était enceinte, que c'était un travelot, on a reconstitué sa voix à partir de la morphologie du larynx... Jamais on a autant regardé un tableau, jamais on a si peu regardé la Peinture...

..................Ce chef-d'oeuvre est peut-être un portrait. Il y a des discussions sans fin pour savoir qui serait le modèle, elles ne présentent aucun intérêt. C'est d'abord un monument de volumes imbriqués et liés les uns dans les autres avec une souplesse extraordinaire, un tempo tenu par un archange qui fait de cette image un espace prodigieusement actif. C'est dans cet espace que se mélangent sans distinction possible l'oeuvre de la Nature et l'oeuvre de l'Homme. On ne peut pas dire qu'elles soient complices, mais le glissement et la perte dans la brume des rochers pointus, l'élasticité et la démultiplication du passage des bruns rouges aux gris verts, font un équilibre magique à ce visage qui ne cesse de s'approcher avec des intentions indéchiffrables. Cette peinture agit comme une drogue qui fait s'approcher l'esprit de portes nouvelles et de nouveaux passages... Mais les drogues laissent tomber leurs petits amis chaque fois plus loin et plus bas... Ici , pour peu qu'on aime, c'est d'un passage sans détour qu'il s'agit vers une espèce de Champs-Elysées où des ombres de rêves, d'intuitions et d'amours, des ombres géniales redessinent le monde avec les yeux de Léonard.

..................L'autoportrait de Nicolas Poussin est au contraire prodigieusement politique. Ce paysan normand pose comme l'architecte d'un monde structuré, d'un monde remué de géométrie et de logique où la force la plus considérable des hommes, où la sagesse la plus évidente s'appuient sur la Raison. Mais c'est un monde tout jeune qui vient à peine d'inventer la pendule, un monde toujours débordé par sa jeunesse et l'immensité de sa tâche, un monde bouillonnant qui rêve d'un grand Roi et de Mesure.

..................L'Anonyme du XXIème siècle réussit un autre tour de force : son monde agonise et celui qu'il voit venir est spectral. Il se trouve à l'étroit comme une pièce sur la case d'un échiquier. C'est pourquoi il gomme les détails, s'appuie sur quatre ou cinq formes, pompe le maximum de soleil pour le maximum de couleur. C'est une peinture où le grand art consiste à ne garder que le nécessaire, la mémoire, le minimum d'outils dans le minimum de place, une peinture de poche en quelque sorte pour un monde dont les secrets seront misérables... où le bonheur comme la douleur seront d'être singulier.

 
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